- allégeance
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• 1165; de alléger♦ Vx Soulagement. « Elle goûte, ce soir, la même allégeance qu'à ses réveils d'alors » (F. Mauriac). allégeance 2. allégeance [ aleʒɑ̃s ] n. f.1 ♦ Hist. Fidélité, vassalité de l'homme lige. Serment d'allégeance. « les hommes nobles venaient leur donner acte d'allégeance » (Le Clézio).2 ♦ Dr. Obligation de fidélité et d'obéissance à une nation; nationalité (⇒ ressortissant). Allégeance perpétuelle. Double allégeance.Synonymes :- dépendance- vassalitéContraires :- suzeraineté● allégeance nom féminin (de alléger) Handicap en temps, rendu par un yacht à un autre, dans une régate ou dans une course-croisière à laquelle prennent part des bateaux de ratings différents.allégeancen. f.d1./d HIST Fidélité de l'homme lige envers son suzerain.|| Fidélité à son souverain, à sa nation. Double allégeance: double nationalité.d2./d Fig. Faire allégeance à...: se soumettre à...I.⇒ALLÉGEANCE1, subst. fém.A.— Inus. Diminution du poids d'un fardeau.Rem. Attesté ds BESCH. 1842, Lar. 19e, GUÉRIN 1892 et Nouv. Lar. ill. qui le disent inusité.B.— Vx, littér. Soulagement d'une douleur physique ou morale, d'une situation pénible. Synon. allégement.— Région. Venir à l'allégeance de qqn. Venir à son secours :• 1. ... Il [Raboliot] se pliait sur sa souffrance et tâchait de voir clair en lui-même : « Qu'est-ce que j'ai? Qu'est-ce qui m'arrive? Voilà que tout vient à mon allégeance, que chaque racoin des bois me cache, que les cèpes vont pousser sous ma main. Et j'ai un toit, une maison si je veux...M. GENEVOIX, Raboliot, 1925, p. 305.Rem. Syntagmes rencontrés quelle allégeance!; l'allégeance des misères, l'allégeance à leurs supplices; une allégeance à qqc., de qqc., pour qqc.C.— En partic.— MAR. Handicap en temps, imposé à certains yachts participant à une régate, à une course croisière, de manière à égaliser les chances de tous les concurrents, quel que soit leur tonnage ou leur gréement (de manière à venir en aide aux plus lourds).Rem. Attesté ds Lar. encyclop., QUILLET 1965.— RELIG., au plur. Grâces, faveurs divines :• 2. ... il voulut réagir contre cette désolation, tenter d'échapper au désespoir : il pria (...). Il appela l'intendante des allégeances, la médiatrice des pardons à son aide et il fut persuadé que la Vierge ne l'écoutait plus. Il se tut, découragé, ...J.-K. HUYSMANS, En route, t. 2, 1895, p. 194.Prononc. :[
] ou [all-]. [l] simple ds PASSY 1914 et Pt Lar. 1968. Possibilité de [l(l)] double ds Harrap's 1963 et Pt ROB.; [ll] double ds WARN. 1968 (pour [ll], cf. allécher et alléguer). — Rem. Au XIXe s., [ll] n'est noté pour ce mot que ds LAND. 1834 et DG. FÉL. 1851 transcrit l' (= [l] long).
Étymol. ET HIST. — 1165 fig. « soulagement, consolation » (BENOÎT DE SAINTE-MAURE, Le Roman de Troie, éd. L. Constans, 25 226 ds T.-L. : Senz espeir e senz atendance D'aveir mais joie n'alejance), qualifié de vx dep. Ac. 1798.Dér. de alléger étymol. 2; suff. -ance.BBG. — BAR 1960. — BARBER. 1969. — BÉL. 1957. — BÉNAC 1956. — BOISS.8. — FÉR. 1768. — GRUSS 1952. — LAF. 1878. — LEW. 1960, p. 59. — LE ROUX 1752. — SOÉ-DUP. 1906.II.⇒ALLÉGEANCE2, subst. fém.A.— HISTOIRE1. DR. FÉOD. Le fait d'être l'homme lige d'un suzerain. Serment d'allégeance. Serment de fidélité, acte de soumission et d'obéissance qu'un vassal prête à son suzerain, qu'un sujet prête à son souverain :• 1. ... il emprunte aux publicistes de son époque plusieurs des argumens sur lesquels il appuie la monarchie du Saint-Empire. Mais l'empire, tel qu'il le conçoit, n'est plus celui de Charlemagne, couronnant de sa suzeraineté universelle les royautés particulières, qui, à leur tour, retenaient sous leur allégeance tous les rangs inférieurs de l'aristocratie féodale. C'est une conception nouvelle, ...F. OZANAM, Essai sur la philosophie de Dante, 1838, p. 266.• 2. Le comte palatin s'émerveilla d'un si excellent archer.— Chevalier de Sonneck, lui dit-il, je te donne le fief de Rhineck, mouvant de ma tour de Gutenfels. Tu vas me suivre à Stahleck pour recevoir l'investiture et me prêter le serment d'allégeance, en mail public et en présence des échevins, ...V. HUGO, Le Rhin, 1842, p. 190.2. Serment institué en 1606 par Jacques Ier d'Angleterre et par lequel les sujets reconnaissent la souveraineté temporelle de leur monarque ainsi que son indépendance à l'égard du pape.B.— DR. MOD.1. Obligation de fidélité et de loyauté d'une personne à l'égard de l'autorité politique (nation, État ...) dont elle relève.Rem. Attesté ds Lar. encyclop. et AQUIST. 1966.— P. ext. [En parlant des obligations d'un pays envers un autre] :• 3. Un courant d'information technique, passant par des points-relais, relie, avant même l'investissement, le pays aîné aux pays africains; il était alimenté financièrement par le Fonds commun de la Recherche scientifique et technique, il l'est maintenant par le Fonds d'Aide et de Coopération (F. A. C.). Il est indépendant de l'allégeance politique; il aurait pu naître avant la colonisation; il subsiste après la liquidation de cette dernière.F. PERROUX, L'Économie du XXe siècle, 1964, p. 271.2. Nationalité.Rem. Attesté ds CAP. 1936 et ROB.♦ Double allégeance. Double nationalité (Loi allemande appelée loi Delbrück, du 22 juillet 1913, permettant de conserver sa nationalité d'origine après naturalisation dans un pays étranger).Rem. Attesté ds CAP. 1936 et ROB.C.— P. ext. Appartenance, comportant fidélité et soumission, à une entité politique, spirituelle, etc. :• 4. Et voici qu'il s'élève une rumeur plus vaste par le monde, comme une insurrection de l'âme...Tu ne te tairas point, clameur! que je n'aie dépouillé sur les sables toute allégeance humaine. (Qui sait encore le lieu de sa naissance?)SAINT-JOHN PERSE, Exil, 1942, p. 213.• 5. Presque tous [les étudiants] se refusent à des allégeances de parti : « Démocrate ou républicain? Que m'importe? »A. MAUROIS, Journal, 1946, p. 122.— Au fig. :• 6. On ne désire plus rien de ce qu'il y a dans les boutiques quand on fait ce que j'ai fait. J'avais dépassé l'argent. Je lui ai refusé une bonne fois mon allégeance. J'ai estimé le temps qu'il m'avait fait perdre; la puissance qu'il m'avait fait gaspiller. Et, comme tu as crié devant un autre gaspillage : ah, que la chasteté est belle! j'ai pensé que l'économie est une des choses les plus belles qui soient.V. LARBAUD, A. O. Barnabooth, 1913, p. 318.Prononc. ET ORTH. — Dér. et composés : cf. lige.Étymol. ET HIST. — 1. 1651 alligeance « (en Angleterre) engagement, fidélité au souverain » (Abbrege des derniers mouvemens d'Angleterre, p. 14 ds MACK t. 1 1939, p. 76 a : Par la foy et alligeance); 1669 allégeance « id. » (E. CHAMBERLAYNE, L'Estat present de l'Angleterre, éd. 1671, p. 288, ibid., p. 78 b); 2. 1928 allégeance « nationalité » (Lar. 20e : L'Allemagne d'après la loi du 22 juillet 1913, autorisait la conservation de la nationalité allemande même en cas de naturalisation à l'étranger : le traité de Versailles — art. 278 — l'a obligée à abandonner cette théorie de l'allégeance).1 empr. à l'angl. allegiance (BRUNOT t. 6, 2e part., fasc. 1, p. 1232; GOHIN 1903, p. 328; BOULAN 1934, p. 99; BONN. 1920, p. 2; MACK. t. 1 1939, pp. 76, 78, 84, 210, 211; BARB. Infl. 1919, p. 6; Barb. ds Mod. Lang. R. t. 16, p. 138), attesté au sens de « lien, obligation, fidélité d'un sujet envers son souverain », dep. 1399 (LANGLAND, Richard The Redeless, I, 9, éd. Skeat. ds NED), cf. SHAKESPEARE (Henr., VI, V, 1, 179, ibid. :Hast thou not sworne Allegeance unto me?). Angl. allegiance, dér. de l'a. fr. ligence, ligance, XIIe s. « état de celui qui est lié à son seigneur, qui lui a engagé sa foi », WACE, Brut, éd. Arnold, 14385, lui-même dér. de lige; sens 2, lorsque ensuite des étrangers purent acquérir la nationalité anglaise grâce au « Naturalization Act » de 1870, d'apr. FEW t. 18, un angl. allegiance devint presque synon. de nationality bien que les dict. (NED, DAE 1938) n'en fournissent pas d'attestation.STAT. — Fréq. abs. litt. :17.BBG. — AQUIST. 1966. — BARB. Infl. 1919, p. 6. — BARB. Loan-words 1921, p. 138. — BEHRENS Engl. 1927, p. 52. — BÉL. 1957. — BÉNAC. 1956. — BOISS.8. — BONN. 1920, p. 2. — BOULAN 1934, p. 99. — CAP. 1936. — GOHIN 1903, p. 328. — LEW. 1960, p. 63. — MACK. t. 1 1939, p. 76, 78, 84, 210, 211. — PRÉV. 1755.1. allégeance [a(l)leʒɑ̃s] n. f.ÉTYM. 1165; de alléger.❖1 Vx ou littér. Allègement (d'une peine). ⇒ Adoucissement, consolation, soulagement.1 Enfin mon père est mort, j'en demande vengeance,Plus pour votre intérêt que pour mon allégeance.Corneille, le Cid, II, 8.2 Et quand ses déplaisirs prendront quelque allégeance (…)Molière, l'Étourdi, II, 3.3 Elle goûte, ce soir, la même allégeance qu'à ses réveils d'alors : à peine un peu de trouble parce que (…)F. Mauriac, Thérèse Desqueyroux, II.2 (1931; de l'angl., de l'anc. franç.). Mar. Handicap de temps imposé à des yachts dans les régates, pour égaliser les chances des concurrents.————————2. allégeance [a(l)leʒɑ̃s] n. f.ÉTYM. 1704; allegeance, 1669; alligeance, 1651; angl. allegiance, de l'anc. franç. li(e)jance, de lige.❖1 Hist. Fidélité, vassalité (de l'homme lige). || Serment d'allégeance, de fidélité au suzerain, au roi. — Soumission (à qqn). || Refuser toute allégeance.0 Seuls le cheikh et ses fils, et ceux de la Goudfia sont restés dans l'enceinte du tombeau, tandis que les hommes nobles venaient leur donner acte d'allégeance.J.-M. G. Le Clézio, Désert, p. 231.2 (1928). Dr. Obligation de fidélité et d'obéissance à une nation; nationalité. || Allégeance perpétuelle. || Double allégeance : double nationalité (nationalité d'origine et nationalité acquise après naturalisation dans un pays étranger).
Encyclopédie Universelle. 2012.